les 5 piliers fondamentaux de la composition visuelle

par | méthode d'apprentissage, ressources et méthodologie

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Durant des centaines d’années, les grands esprits créatifs se sont évertués à développer l’art de la composition visuelle. Ils ont mis au point des principes extrêmement utiles. Ces principes apportent à vos créations de l’impact, de la lisibilité et de la clarté.

« La composition est une opération de la peinture par laquelle, dans une œuvre, on réunit les différentes parties. »
Alberti, De Pictura, 1435.

Malheureusement avec l’avènement de l’informatique qui a facilité et multiplié les méthodes de représentation, ces fondamentaux ont été relégués au second plan.

Si vous souhaitez (re)découvrir ces fondements, nous vous invitons à lire cet article. Vous y découvrirez cinq grands principes passionnants. Ils vous permettront d’améliorer votre travail et de sortir du lot. Les voici :

  • l’unité,
  • l’équilibre,
  • le contraste,
  • le rythme,
  • le mouvement.

Chaque création, quelle que soit sa nature, possède une composition. Une bonne composition est essentielle pour mettre au point une image impactante et lisible. Travailler avec précision une bonne composition attire le spectateur et guide ainsi son œil à travers l’espace de l’image. La composition rend l’image intelligible.

Les Principes de la composition

Les principes de la composition visent à organiser les composants visuels d’une manière agréable au regard. Dans le cadre d’un projet créatif, ils soutiendront votre intention en structurant l’utilisation que vous faites de l’espace, que ce dernier soit en deux dimensions ou en trois dimensions.

Gravure d’Albrecht Dürer présentant le principe de composition d’un dessin par une méthode de mise aux carreaux

La magie opère lorsque vous parvenez à interpeller d’abord, puis dans un second temps à encourager l’œil à la découverte de ce que vous lui proposez.

Vous trouverez ci-dessous les 5 principes qui vous permettent d’atteindre ce but :

L’Unité

L’unité cherche à rassembler les éléments qui composent une création. Elle permet de mettre en relation visuelle des éléments épars. Elle peut s’appuyer sur des éléments tels que les formes ou les couleurs.

Des formes appartenant à un même registre (organique ou au contraire géométrique) sont reconnues comme similaires par notre œil, qui les considère comme faisant partie d’un ensemble. De même, la couleur a le pouvoir d’unification. Pensez à l’utilisation de tons proches, tel qu’un camaïeux.

Sur ces doubles pages signées Milton Glaser, l’unité graphique est assurée par la composition en colonne et l’usage d’un camaïeu bleu.

La recherche d’unité offre à votre création un caractère harmonieux. A vous de bien doser cet objectif, afin que vous ne plongiez pas du côté de l’ennui.

  • Exemple du principe d’unité dans une identité visuelle : les pictogrammes créés par Paul Rand pour IBM.

L’alignement et la couleur bleue unifie ce rébus de pictogramme crée par Paul Rand pour IBM.

En pratique :
En cours de création, lorsqu’il s’agit d’unité, posez-vous les questions suivantes :

  • Est-ce que toutes les parties de ma création apparaissent comme appartenant à un tout ?
  • N’y a-t-il pas des éléments, qui semblent mal positionnés, sur-ou sous dimensionnés ?

L’Équilibre

L’équilibre d’une composition est sans aucun doute le principe le plus facile à “ressentir” visuellement. Face à une composition déséquilibrée vous ressentirez un sentiment de malaise, d ‘incomplétude. Vous percevrez sans mal qu’un des côtés de la composition est trop lourd, trop pesant.

En évitant cet extrême, vous pourrez jouer, en termes d’équilibre, sur une palette de possibilités très large. Un arrangement très symétrique aura tendance à dégager une sensation de calme. A l’inverse, une version asymétrique crée une sensation de dynamisme.

  • Exemple du principe d’équilibre dans des affiches minimaliste : affiches pour le festival Musica Viva signées Josef Müller-Brockmann.
 

Ces affiches au minimalisme épuré fonctionnent grâce à une maîtrise parfaite de l’équilibre visuelle.

La recherche d’équilibre requiert, de votre part, la maîtrise de l’espace “négatif”. Cet espace vide, qui se trouve entre les objets visuels que vous manipulez. L’espace négatif peut être interne à un objet, une paire de ciseaux ou une tasse par exemple. Mais il existe également dans le format que vous travaillez. Les espacements avec les bords du format ou de l’espace, que vous définissez participe, activement à l’équilibre global de la composition.

En pratique :
Au cours de votre travail de composition, prenez toujours le pas de recul nécessaire pour évaluer la composition de votre travail. Tous les éléments sont-ils positionnés à leur juste place ? L’équilibre que vous avez trouvé transmet-il clairement votre intention de départ ?

Le Contraste

L’impact durable de votre travail sur les spectateurs, répond en grande partie sur votre maîtrise du principe de contraste. De quelle manière parvenez vous à créer des oppositions au sein de votre travail pour le rendre mémorable ?

Le contraste se traduit sur de nombreux facteurs visuels, nous allons en détailler trois :

  • la lumière,
  • la forme,
  • la dimension.

Accordez-vous suffisamment d’attention à la lumière ? N’oubliez jamais que la couleur est une résultante de la lumière. Ainsi un rouge sera clair ou foncé en fonction de la lumière à laquelle il est exposé.

  • Exemple d’un contraste visuel apporté par la lumière : affiches de Milton Glaser.

Le principe de ces deux est le même : un contraste fort reposant sur l’opposition noir et blanc / couleurs.

Prenez l’habitude de soumettre votre création au prisme de la lumière.

  • Quelles sont les sources de lumière dans votre travail ?
  • Avez-vous ménager des zones d’ombres et d’autres de pleine lumière ?

Voilà des questions à vous poser pour accroître la lisibilité de votre création.

Le contraste s’exprime clairement à travers les formes. Prenons les trois formes géométriques basiques :

  • carré,
  • triangle,
  • cercle.

 

  • Exemple d’un contraste visuelle apporté par la forme : affiche de Franco Gigrani.

Le contraste de cette affiche oppose le buste au formes organique du modèle aux bandes noires et blanches qui entourent son cou.

Chacune possède un caractère visuel différent : le carré exprime la stabilité, le triangle le dynamisme et le cercle est très attirant pour notre œil.

En utilisant simultanément deux ou trois de ces formes, et donc en jouant sur le principe de contraste, vous disposez d’une palette déjà très large.

La dimension est le troisième levier très puissant pour installer du contraste dans votre travail. Lorsque vous souhaitez exprimer l’immensité de quelque chose, rien de plus efficace que de placer un objet minuscule juste à côté.

  • Exemple d’un contraste visuelle apporté par la dimension : affiche pour l’Automobile-Club suisse de Josef Müller-Brockmann.

Dans cette affiche, le dimensionnement des éléments amplifie la perception du danger.

En pratique :
Votre création du moment, vous semble un peu plate, pas suffisamment attractive ?

  • Dynamisez la composition en y apportant du contraste.
  • Utilisez la lumière, les dimensions ou les formes pour créer une opposition visuelle puissante.

Le Rythme

De la même manière qu’en musique, le tempo visuel que dégage votre travail est une constituante fondamentale. Le rythme vous permet de structurer l’espace ou d’attirer l’attention sur un élément.

Grâce au rythme, vous guidez le regard du spectateur sur votre travail en installant une hiérarchie visuelle. Vous lui indiquez ce qu’il faut regarder en premier, puis en deuxième…

  • Exemple de l’utilisation d’une rythmique typographique : affiche de Philippe Apeloig.

Le rythme présent dans ces affiches typographiques leur confère un impact indéniable.

Le rythme est habituellement installé en répétant un élément dans votre composition. Il vous aide à transmettre votre intention. On peut identifier différents types de rythme :

  • le rythme régulier : une répétition régulière d’un motif et d’une quantité d’espace négatif (pensez au damier),
  • le rythme progressif : une séquence présentant un objet qui se répète en se transformant (un agrandissement de l’objet, par exemple),
  • le rythme fluide : un rythme dans lequel la sensation de mouvement s’amplifie, en utilisant des formes organiques (le rythme des vagues est un bon exemple).
  • le rythme alternatif : une utilisation de deux motifs ou plus qui se répètent dans la composition. Ou la répétition d’un motif qui est décliné, dans différentes couleurs par exemple.
  • le rythme aléatoire : un rythme dont nous ne parvenons pas à déceler le principe d’organisation. Cela correspond à l’improvisation musicale.

En pratique :
Si vous cherchez à structurer une création, le rythme est un outil précieux. Utilisez-le dans le but de guider le regard du spectateur et ainsi de donner plus de clarté à votre travail

Le Mouvement

Il existe de nombreuses façons de transmettre une sensation de mouvement dans un travail graphique ou spatial. Vous pouvez utiliser la disposition des objets, la position des personnages, les lignes de forces.

Plus encore que les moyens par lesquels y parvenir, c’est le but du mouvement, qui est essentiel. Le mouvement vous offre la possibilité d’interagir avec le spectateur de votre travail. Votre œuvre ne reste pas un objet froid, statique et inerte. Au contraire, vous établissez un lien émotionnel fort avec toute personne posant ses yeux sur votre création.

En maîtrisant le principe du mouvement, vous révélez votre processus créatif à votre audience. Vous faites appel à leur imagination. Vous les invitez à réagir à votre travail.

Le montage photographique et les illusions d’optique animent incroyablement ces affiches.

Comment faire naître chez eux cet engouement ? La première étape consiste à vous poser la question du cheminement visuel que vous proposez. A quel endroit souhaitez-vous que le spectateur entre dans votre travail ? La manière dont notre œil déchiffre un objet est conditionnée (gauche -> droite, haut -> bas). De quelle manière allez-vous jouer avec ces contraintes, pour créer la surprise, l’émotion ?

Assembler les éléments de votre composition de manière à ce qu’ils “collaborent” visuellement pour qu’il se passe quelque chose dès que l’on pose son regard sur votre travail.

En pratique :
Souvenez-vous que le mouvement permet d’inviter le spectateur à parcourir visuellement votre création. Il vous permet de tisser une relation dont vous êtes le guide. Saisissez l’occasion et engagez la conversation.

Conclusion

A travers cet article, vous avez pu vous rendre compte de l’intérêt de maîtriser ces principes fondamentaux. En vous en servant avec discernement, votre travail créatif devient plus attractif, plus impactant et plus lisible. Que vous travaillez l’image ou l’espace, ces outils vous aident à transmettre votre intention créative avec force et à engager toute personne qui posera les yeux sur votre travail.

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